

L’Ardenne est connue pour ses contes et légendes. En cette veille de vacances pour un grand nombre d’entre vous, je vous propose de partir à l’écoute d’un chant de Noël ardennais. Beaucoup de concert de Noël ont lieu en ce moment. Mais celui là est particulièrement ardennais
Je vous laisse apprécier ce chant de Noël :
En voici les paroles en patois Ardennais :
C’estot la veil’ don noéye
Trô quat’heur’aprèl’soupèye
Da l’fin fond d’eun bergerie
S’a vint la vierge Marie
Pa-y-in ta bin morfondu
Mett’au mond’l’afant Jésus
Les bergïs vinr’pa douzaines
Li apôrter leus aubaines
L’un li apôrto à boâre
L’aute li apôrto des poâres
Ou ben un posson d’laitâge
Ou ben cinq ou si froumadges
Saint Jouseph à deux genoüils
N’a vlot mi croâre ses deux oüils
I rouitot l’divin afant
Lu vraye fi don Diu vivant
Qui cachot s’divinitéye
Pa-dzous son humanitèye
Pour l’histoire :
L’histoire raconte que ce chant a été écrit en 1580 par un bucheron du nom de Trajan surnommé Tréjanfan car avec son épouse Philomène il avait treize enfants Il coupait du bois dans la foret de Sedan Un matin un peu avant Noël il s’en allait au bois Un ruisselet vagabondait hors de son cours et formait une glissade Le bucheron retrouvant son âme d’enfant pris son élan, glissa et heurta…le derriere d’un cheval monté.
Hélé par le cavalier, il sursauta: »Et bien manant quelle est cette raison d’estourbir mon coursier? » « Ju n’lavos pon vu, mu biau mussiu! »répondi-il au cavalier richement vétu »Tu as de la chance de ne pas t’être fait botter, salut »En tournant le cavalier fit tomber un objet Trajan mis vite le pied dessus. Le cavalier hors de vue il le ramassa C’était une épingle en or finement ciselèe Une fortune pour lui! Trajan épingla le bijou dans sa veste
Il fut soudain pris de nausées et de vertiges et se retrouva transformé en grenouille, raisonnant en être humain dans le corps d’un batracien! Chaque fois qu’il sautait il se transformait ;en taupe ,en poule,puis retrouva son aspect humain mais minuscule Il était dans ses pensées quand une ombre obscurcit le sol. Levant les yeux il vit un milan qui fonçait sur lui. Il se mit à courir sur ses minuscules jambes et aperçevant une fissure dans une roche il s’y glissa.
Alors soudainement il retrouva sa forme humaine. Comment allait-il faire pour sortir de la grotte? Une lueur éclaira la grotte Il vit s’approcher une ombre puis un corps « maye v’étèye lu chuvaliï du t’à l’heûre ( Mais vous êtes le chevalier de tout à l’heure!) « Non je ne suis pas chevalier murmura la belle apparition; je suis Lydie Princesse d’Ardennes, réincarnée. Mes pouvoirs sont aussi immenses que ceux de Maugis mais je m’en sers surtout pour châtier les mécréants. Tu as commis un mauvais geste en t’appropriant un objet qui ne t’appartient pas » Maye,m’ Princesseju n’voulos qû oà l’av’ni du mès afants »(Mais princesse je voulais prevoir l’avenir de mes enfants!)Je sais, mais tant que ton coeur battra avec sérénité tes bras ne te feront jamais défaut. Tu es un honnéte Homme , rends moi mon épingle et, pour la peine je te demande d’ici la Noël de me composer un chant…de Noêl bien entendu
» Maye m’princesse, ju n’saye mie lîre pis co moins marquèye lès mots » (mais ma princesse je ne sais pas lire, encore moins écrire!) « Taratata je t’entends chanter quand tu coupes ton bois, tu en compose des chansons parfois des jolies, d’autres un peu moins. Tu reviens ici la veille de Noël me la chanter, n’oublies surtout pas ! maintenant tu peux t-en aller! »
Penaud mais stupéfait le bucheron vit la fissure s’agrandir et se retrouva dans sa forêt Au jour convenu il revint et chanta sa chanson de sa voix puissante et juste. Lydie lui dit » c’est beau comment vas tu appeler ta chanson » » On va dire le Noël de Sedan » Eh bien tu veux que je te dise Vas en paix, ta chanson va traverser , les siècles, j’y veillerai! Dans des centaines d’années des enfants la chanterons encore »
( Source: Les Ardennes en marche.)
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